Debrief Wild – ESC 2015

En regardant la lande désolée et les moutons d’Écosse, je me dis qu’il y a probablement plein de façons de vous raconter ce que j’ai vécu pendant un an. On pourrait tourner ça de façon à insister sur la préparation : le héros qui trouve une équipe pour aller se latter, ou alors faire ça de façon très clinique, genre reportage. Il y en a même qui tenteraient de vous bourrer le mou avec une histoire d’aventure humaine. Non, tout bien réfléchi, c’est l’histoire d’un échec que je veux vous raconter.

Comprenez moi bien, quand je parle d’un échec, je ne veux pas dire qu’il s’agit d’un échec à tous les niveaux. Au contraire, je garderai un excellent souvenir de cette année de 40K en général, et de cette semaine de poutre en particulier. Cependant, essentiellement, toute cette histoire est plus proche de la Bérézina que d’Austerlitz, si j’ose m’exprimer ainsi.

 

Maintenant, en guise de prologue, reprenons toute cette affaire depuis le début. Je dirais que ça a démarré après le D2 de l’année dernière. Avec ma team, la Mogway, on venait de se chier dessus comme rarement, et ont s’apprêtait à ne même pas disputer le D1 par faute de résultats. Certains d’entre nous étaient démotivés et on lâché le morceau. Les autres avaient la haine : cette pulsion irrépressible qui vous fait mordre des couilles et de botter des culs. C’était reparti pour un an que je ne vous détaillerai pas, vous avez déjà eu plein de débriefs de cette histoire là à l’époque.
Pour résumer, la team a fait une particulièrement bonne saison, et même si on a loupé la qualif à pas des masses, on avait l’impression d’avoir accompli quelque chose. J’avais l’impression d’avoir accompli quelque chose. De fil en aiguilles, la France entière a envoyé chier Lexa pour le D0, et les quelques parigots que ça ne faisait pas trop chier de bouger leur cul plus Olohme, l’homme à la motivation sans faille, se sont retrouvés à préparer le D0. Ça a plus ou moins bien marché, on a joué des trucs, testé des listes, et on est rentrés chez nous.

Au final, je reçois un coup de fil de Lexa qui me demande si je veux en être. C’est la surprise, mais bien sûr, rien ne me ferait plus plaisir, et c’est parti pour les choses sérieuses.

L’équipe, au final, ce sera Lexa, Throst, Mike, Edlr, Olohme, Mogor, Atheh, et moi. On sera coachés par Tornado et Erazkiel, deux mecs à la cool s’il en est. A titre personnel, je trouve que Lexa Edlr et Atheh, sont des pseudos foireux, du coup je les appellerai Alex, Xav et Max.

 

On commence donc à taffer tout ça. Initialement, Alex partait pour jouer démon, et je me retrouvais à pas trop savoir quoi foutre. J’ai testé de l’IK pendant quelques temps, avant qu’on apprenne qu’il était impossible d’en jouer plus d’un de chaque par team. Je dois bien avouer que je trouvais ça assez marrant (en même temps, je jouais un allié cron alors vous imaginez bien le niveau du truc), mais au final, on est parti sur la démon tyty, et c’est assez naturellement que je l’ai récupérée.

 

 

C’est plutôt monté pour défendre, avec quelques match-ups pas cools qu’on espérait ne pas trop rencontrer, à savoir les nécrons à 15 20 spectres FNP et les eldars à conseil. Le reste peut toujours plus ou moins se tenter. Ceci dit, c’est une liste qui est relativement sensible à la table, dans la mesure où si t’as pas un bloquant pour y déployer des mecs, ou éventuellement le premier tour si tu veux tenter de pas te faire reprendre l’init, ben souvent tu te retrouves à rien déployer, et faut être honnête, si c’est un plan relativement safe, c’est un plan qui te fait perdre du point quoi qu’il arrive.
Là, notamment, les tables, c’était un concentré d’hostilité pour ce genre de liste, avec soit 0 bloquants pour planquer mon conseil ou quelques princes, soit de temps en temps une ou deux tables par rangée sur lesquelles si j’avais le droit de choisir ma zone, ça pouvait le faire. Autant dire que sachant ça, on aurait peut-être mieux fait de nous pointer avec un tau pour casser les couilles à toutes les listes qui comptent sur un pouvoir psy ou un effet quelconque de début de tour plutôt que de nous même en jouer une telle brouette. J’imagine que les mecs qui ont fait les pairings vous en parleront mieux que moi s’ils vous en parlent, à vous de les harceler
Ah oui, et bien sûr, la quasi totalité des équipes avait au moins un exemplaire d’une de ces deux listes dans leur roster. Autant dire qu’en terme de metagame call, ça s’approchait de la pire idée du siècle.

 

Bref, tout ça, c’était pas grave, ou plutôt si, mais y avait plus qu’à s’y habituer. En parlant de trucs lourdingues, c’est à peu près là qu’il a fallu se taper les 25 teams à estimer. Ne doutez pas, c’était long et chiant. Ceci dit, c’est ce pour quoi on avait signé.

 

 

Train, rer, avion, bus, métro, remétro, 30 minutes de marche, me voilà arrivé au bout du monde et à 10 minutes de la salle, avec un gros bout de l’équipe à l’auberge de jeunesse. On papote vitef, on va se pieuter, mais avant je vais entendre parler pour la première fois de ces histoires de paiements de l’auberge de jeunesse. Figurez vous qu’un acompte en euros avait été refilé par l’un des nôtres. Ca aurait l’air tout à fait anodin si les tenanciers n’utilisaient pas cela comme prétexte pour réclamer un paiement intégralement en euros, alors que bien sûr, on n’a pas tant d’euros sur nous (faudrait vraiment chercher les emmerdes pour se promener avec plein d’euros en République Tchèque non?) et qu’ils refusent les paiements par carte…. On se dit qu’on réglera ça demain, et que ça devrait pas être trop dur d’aboutir à un accord.

 

Arrivé à la place sainte meule, on prend 2h30 de retard le temps que les gars tentent de faire marcher torrent of fire. Ce truc, c’est une super idée sur le papier, mais sans rire, faudrait le tester avant, parce que là, c’était un carnage. Bref, tous les potes sont là donc on n’a pas l’impression d’attendre si longtemps que ça, on peut sortir les figs pépère, se marrer en voyant des mecs qui regardent les armées comme s’ils n’avaient jamais vu une armée peinte de leur vie, et quand ça finit par se lancer, le café n’est toujours pas prêt, histoire de joindre l’hostilité au manque de respect quoi.

 

Autant vous le dire tout de suite, l’esc, à cette heure-ci, c’est un genre de vieux brouillard.

 

 

1ère partie

Première ronde contre un eldar harlequin. Je sais même plus ce qu’il jouait. Des distos, un pack d’harlequins avec les persos harlequins dedans, eldrad un GP, des motojets, et peut-être bien un ou deux avions. Je me souviens plus non plus de la game. Il me semble qu’il me laisse un petit coin pour déployer mes princes à un endroit où ils prennent pas grand chose, du coup je fais ça, je rabote un peu ses batteries avec au premier tour, puis le conseil arrive, refais ses arlequins à coup d’attaques au passage (et arrête de frimer avec ton voile de larmes), on doit finir sur lui qui a mis du ström pendant 3 tours, et des Kps et des objos d’avance pour moi quoi. Le score fait 13 7 en ma faveur.

 

 

La pause de midi arrive, le drame culinaire de cette semaine commence. Y a même pas de mots pour décrire ce qu’ils nous auront fait bouffer. Bref, à ce niveau, on a déjà plus de deux heures de retard, ce qui n’est pas rien, et vu qu’il y a trois rondes de prévues, on se voit rester jusqu’à minuit sur place. On se renseigne, c’est effectivement le plan de l’orga, et ils n’ont rien à nous filer à bouffer, pas même un truc de qualité encore inférieure au repas de midi. Vous imaginez que tout le monde est bien véner. Et comme les mecs ont décidément tout compris à l’orga de tournoi, ils font tout pour amplifier le mécontentement en coupant la clim histoire qu’il fasse un million de degrés dans la salle, parce que ça fait faire des économies, et que le prix de la clim n’était vraisemblablement pas couvert par la rallonge de pognon qu’on leur avait filé le matin en arrivant. Comme vous pouvez le constater, ça atteint des sommets…

 

2ème partie

Deuxième partie contre un IK skitarii. Il joue 3 Iks deux pavetards de genre de sentinelles de close, 2 onagres, et deux fois 5 gus. Mine de rien, c’est l’hostilité incarnée ce truc  : Les onagres font convenablement chier les princes, et les Iks me forcent à fuir avec le conseil.
Les trucs de close sont assez foireux en revanche. Disons que ça me bloque pas mal le plan invoc vu que ça fumerait plus vite les portepestes que j’en invoquerais, mais c’est une game qui se gère bien à coup d’infortune, que j’aurai le bon goût de tirer.
Ca c’est la partie où je me la pète avec mon plan. En vrai, j’ai eu le premier tour, j’ai tout déployé. J’ai entamé un IK, encaissé la phase de tirs d’onagre en faisant jinker un prince, constaté que cet âne les avait décollé du bord, fait passer les deux princes non jinkants derrière histoire de les liquider facilement, puis j’ai continué à tuer méthodiquement le reste sans trop avoir besoin de m’employer. A la fin, il lui reste un IK sur un obj, comme d’hab il a pris du ström, comme d’hab j’ai du KP d’avance, et si je me souviens bien, il m’a chatté avec 5 mecs qui ont décidé de pas du tout mourir face à un prince tyty hypocolérique, du coup ça fait que 14 pour moi.
Le vrai truc cool de cette ronde, c’est qu’un arbitre est passé à chaque table pour savoir ce qu’on pensait du plan de jouer jusqu’à minuit sans bouffer. En gros, la troisième ronde a été décalée au lendemain.

 

 

On arrive à choper un burger king de justesse, on rentre se pieuter, parce qu’il est déjà pas loin de minuit. Une hôtesse du truc nous somme de payer les piaules au plus vite. On lui dit pas de soucis, on va retirer des ronds devant, et on est là dans 5 minutes. En fait, elle veut pas de notre pognon parce qu’elle peut pas ouvrir la caisse, ou un truc de ce goût là. On lui explique que demain, ce sera les mêmes horaires pour nous, elle répond pas de problème, faites ça après demain.

 

3ème partie

Retour au château lapoutre pour la troisième ronde  : J’affronte un démon avec Kairos, deux packs de hurleurs, deux hérauts sur disque, un gros tas de mouches de nurgle avec deux hérauts dedans, et c’est déjà pas mal il me semble. Le scénar, c’est le bi objo, on a chacun le nôtre dans un coin.
Il a tiré une triple endurance, c’est relativement relou, mais au final, s’il vient agresser mon obj, je devrais pouvoir nettoyer le sien, parce que si je peux pas vraiment tuer son pack de mouches, je peux jouer pour sauvegarder relativement bien mes volants et tuer ses hurleurs. Moi, je suis parti sur le plan invoc, surtout parce que la divination ne sert à rien dans cette game. Minutage pourrait avoir l’air cool contre les drones, mais vu la quantité de Pvs dans le tas, je vais butter deux mouches et lui refiler beaucoup trop de FNP derrière.
J’ai le premier tour, du coup je déploie mes princes relativement aggro pour pas qu’il puisse déployer de hurleurs sans prendre cher. Il joue pas au con, déploie que son gros tas de mouche bien peinard dans une ruine, et cale tout le reste en réserve. Je crois que je lui laisse le premier tour. D’une part, ce sera plus simple d’aller l’embrouiller sur son obj, d’autre part, je peux voir s’il choisit d’agresser au T1 avant de décider si je commence à invoquer.
C’est parti pour le camping de l’infini. Vu qu’il ne montre pas particulièrement de velléités d’agression, je me dis qu’à la fin de cette game, ma skyshield doit ressembler au Burundi. Du coup, je commence à invoquer de l’horreur, ce qui me permettra de gratter un peu d’avantage en phase de magie, en plus peut-être d’un sacrifice ou deux histoire de vraiment l’enfoncer. Ca n’arrivera jamais, tant pis.
Ceci dit, plus il attend pour agresser, plus il devra tuer de monde chez moi, et moins il est probable qu’il y arrive. Après, ça fera quelques Kps de retard, mais en fait y a un genre de ratio qui fait que je peux pas prendre trop cher. Soit il agresse tôt, j’arrête tout, je pars sur le plan d’aller agresser son obj et il aura pris deux kps au max, soit il agresse beaucoup plus tard, et je peux le bloquer dans mon conseil au moins un tour ou deux selon comment ça se passe, puis il aura plus le temps de tuer tant de monde que ça.
Au final, il foutra rien de la game, et il y aura plus de 90 Pvs autour de mon obj. Croyez moi, ça fait un damier du genre concret.

 

 

Vu qu’il fout rien, je me dis que je peux tenter d’aller tuer ses 3 nurglings avec mes trois princes. Ca fait un KP et le premier sang, et les princes pourront se tirer de la table au tour d’après, ce qui fait que je ne prend normalement pas un tel risque, vu qu’il aura en gros deux attaques au passage de hurleurs, plus l’éventuel kairos, s’il a envie de venir jouer au con, ce qui m’étonnerait pas mal, surtout qu’il a l’air d’être du genre prudent. Il a également une infortune, ce qui est relou, mais j’ai plus de charge que lui, et il est plus ou moins obligé de balancer des endurances sur ses gars pour pas prendre trop cher en cas de foirage. Du coup, je me dis que c’est relativement safe et j’y vais. Je fume en effet les glings, et derrière, je me fais punir comme j’ai jamais vu ça. Il paye son 11 à la tempête, j’ai un prince qui prend son test, je fais 4 3 6. Je me dis le dé de kairos pour le 6, j’ai une chance sur deux de rester en vie, les hurleurs font rien derrière, et tout va relativement bien. Bien sûr je me refoire, admettons. En vrai, ça fait arriver un héraut de plus, du coup ça reste un KP contre un KP, et même si la contestation de son obj s’éloigne de plus en plus, faut bien voir qu’il avait l’air de partir pour le sursécuriser de toutes façons, et que ça n’aurait probablement pas marché. Bien sûr, je me remange un PV derrière à l’attaque au passage, ce dont je me serais foutu si je n’avais pas foiré mon crash juste derrière, histoire de me prendre une petite charge du pack de mouches et ses 45 pains qui m’autokillent. Au final, j’envoie le dernier prince tuer le héraut, je me le fais one shot par une infortune que j’arrive pas abjurer suivi d’une attaque au passage. Et puis pour bien faire, il avait chopé les 3 ströms du combo, tuer un psycher, tuer un monstrueux, et tuer un volant, ou tuer un personnage je sais plus, mais j’ai filé vlà les points pour que dalle dans cette affaire, et c’est un peu la déception. Du coup, il se passera plus rien de la game, et ça se termine sur 9 11 dans ma tronche.

 

On remange, c’est de nouveau la tristesse.

 

4ème partie

Quatrième partie, j’affronte un eldar avec 6 distos, un avat, deux Gps, et le reste en motos. Je crois que j’ai le premier tour, du coup je vais pour l’agresser. Je fais nimp en chargeant une unité de distos T2, en me disant que vu que je pouvais pas tuer tout le monde, et que le zavatta serait toujours à portée, je pouvais me le faire en deux tours peinard et dérouler le reste de son armée. Sauf que le GP, il comptait pas comme un servant, et que du coup je me retrouve à consolider de 2 ps devant les deux distos survivants de l’autre escouade alors que je pouvais l’entamer peinard à la vecto. Mais j’ai de la chatte, et il fera que dalle, donc tout va bien, je peux charger toute son armée d’un coup et le dégommer définitivement. En fait non, je rate mon grimoire, je me casse à l’autre bout de la table. A la fin, il lui restera son zavatta au milieu de rien, et ça fera un vieux 15 si mes souvenirs sont bons. Pas grand chose à raconter sur cette partie, j’ai fait de la merde mais j’ai eu de la chatte quoi.

 

5ème partie

 

 

Dernière partie, je me mange l’ork qui a tué Max plus tard. Il est tard, j’en ai plein le fion, je joue encore plus mal qu’à la partie d’avant, j’abandonne T3 quand je me rends compte que j’avais complètement oublié une de ses unités pourtant en plein milieu de la table. Autant aller me reposer pour être en forme pour le vrai main event.

 

On rentre à l’auberge de jeunesse où on se fait menacer d’expulsion parce qu’on n’a toujours pas payé. On répond à la gonzesse que sa collègue avait dit que c’était cool, mais qu’elle n’avait qu’à nous laisser 5 minutes qu’on aille récupérer du pognon et qu’on lui filait ça de suite. Bien sûr, elle ne veut pas de notre argent, parce que la caisse est fermée. Du coup on commence à se demander pourquoi ils nous cassent les couilles à nous demander des ronds s’ils veulent pas les prendre derrière…

 

On va se taper une pizza, et c’est maintenant que la pression monte. Sans dec’, j’en menais pas large.

 

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